26 déc. 2010

Chapitre 6 : Corset Victorien - Suite et fin

Partie VII : Finitions et décoration

Quand tout est cousu, que les baleines sont toutes en place, que les oeillets sont posés, et que tout le biais est cousu endroit comme envers, on peut considérer que le corset est fini.

En revanche, on peut encore s'en donner à coeur joie pour le customiser, le personnaliser, donner la touche finale qui change tout. En gros : le décorer. Attention, très souvent, les décorations doivent se poser AVANT de mettre le biais sur les bordures, notamment s'il s'agit de rubans qu'on coud le long des coutures pour les dissimuler ou juste pour faire joli et contraster avec le tissu.


Idées de décorations (le mieux est d'aller flaner sur le net pour trouver l'inspiration) :
- rubans de velours le long des coutures, sur les canaux des baleines (par exemple, du ruban noir sur du tissu rouge ou violet)
- dentelle tout le long du décolleté, plus ou moins large, dentelle le long de la bordure inférieure
- galons décoratifs divers et variés, à poser horizontalement  ou verticalement
- lacets en tous genre, petits noeuds
- oeillets et laçage décoratifs sur les côtés ou sur le devant
- etc etc...

Partie VIII : Laçage

Pour mettre un corset, le lacet est l'élément indispensable. En général je prends du ruban de satin 5mm, d'une couleur qui correspond à mon projet, le choix est illimité dans les couleurs.
La longueur du ruban dépend de quelle ouverture vous avez laissé dans le dos et de la largeur de votre dos. Les derniers corsets que j'ai fait nécessitaient 6m de ruban environ (je voulais une ouverture large). On peut estimer la longueur voulue avec un morceau de ficelle de plusieurs mètres de long, lacer le corset et juger le résultat.

Pour le laçage, on peut faire de plusieurs façon :
- lacer de haut en bas, le noeud final est tout en bas
- lacer de haut en bas, en laissant deux "poignées" au milieu du dos, le noeud final est au milieu.

La seconde solution permet de serrer soi-même le corset, en passant les doigts dans les deux boucles du milieu et en tirant dessus. Avec un dessin c'est plus parlant :


Source : Delicious boutique

Tiens d'ailleurs en regardant ce magnifique schéma je me rends compte que je fais tout à l'envers en fait... 
Bref, passons.

Etapes de serrage :

1) déserrer le lacet au maximum
2) mettre le corset autour de soi, le busc doit être facile à fermer, sans forcer, sinon il faut encore déserrer le lacet
3) attacher le busc (commencer par l'attache du haut, puis du bas et enfin toutes les autres)
4) serrer le lacet
5) attendre 15mn puis serrer encore si besoin

La boutique "la magie des corsets", qui fait des réalisations fabuleuses, a mis en ligne une petite vidéo très pratique : comment mettre un corset


Partie IX : Quelques photos

Ca n'a bien sûr rien à voir avec des corsets fabriqués par des vraies corsetières, et c'est très frustrant de faire tant d'erreurs stupides ou de réaliser qu'on a raté la forme d'un corset sur lequel on a passé des heures. Mais je suppose que quand on se borne à vouloir tout faire soi même, il n'y a qu'en persévérant qu'on arrive à un résultat correct ;) Alors ne désespérez pas vous y arriverez !!



Victorien long noir à fines rayures, lacé violet. 6 pièces, 16 baleines acier.
 Sur ces photos le biais noir n'est pas encore posé. 



Pour accompagner les corsets, j'ai réalisé quelques jupes longues que j'évoque dans cet article.

22 déc. 2010

Chapitre 6 : Corset Victorien - Suite

Une fois que le busc est posé correctement, bien droit, sans tout coudre à l'envers, je considère que le plus dur est passé. On peut souffler 5 minutes et s'accorder une pause chocolat milka.

Partie IV: Le dos et les œillets

Il est toujours tentant, une fois le busc posé (voire même avant) de coudre toutes les pièces entre elles pour se donner l'impression d'avoir beaucoup avancé. Cruelle erreur. Il faut faire le plus pénible avant de s'accorder ce plaisir. Poser les œillets en fait partie.


Prendre les pièces du corset qui seront à l'arrière et porteront les œillets. Comme pour le busc, il va falloir faire une belle couture bien droite pour "fermer" les panneaux arrière. Comme d'habitude, on aligne les tissus endroit contre endroit (on a trois épaisseurs donc d'un côté il y a deux couches de tissu) et on coud. Ensuite on passe un coup de fer à repasser pour ouvrir et aplatir la couture et on replie les tissus dans le bon sens.

Les œillets seront obligatoirement encadrés par deux baleines acier (pas spiralées sinon elles se déformeraient). Il faut donc tracer plusieurs lignes à partir du bord : le tracé du canal de la première baleine, puis laisser un espace pour mettre les œillets, puis le tracé du canal de la seconde baleine.
Coudre le long de ces trois lignes.


Pour les œillets, il en existe de plusieurs diamètres et de plusieurs coloris. Quand j'étais jeune et naïve je croyais que le kit à œillets avec le poinçon merdique et le morceau de plastique donnerait un résultat fabuleux. Ben c'est pas le cas. Pour éviter des crises de nerfs et des coups de marteau sur les doigts, je conseille fortement d'investir dans une pince à œillets (alysse création). Ce petit bijou vous permet de travailler proprement et sûrement.


Conseil important : ne pas faire comme moi au début, ne pas placer l'œillet dans la pince à œillet et serrer en attendant que ça passe dans le trou tout seul. Ca non plus ça marche pas, ça plisse tout le tissu. Il faut donc d'abord passer l'œillet au travers du trou (ouais quand même on fait des trous avec l'option trouyoteuse avant de poser des œillets) et ensuite serrer le tout avec la pince. Je conseille de sacrifier quelques œillets sur des bouts de tissus pour se faire la main d'abord.

Revenons à nos moutons, dans l'espace entre les deux baleines acier, tracez une ligne bien droite le long de laquelle vous marquez l'emplacement futur des œillets, en espaçant d'environ 2 cm chaque point.
Mettre la pince en mode trouyoteuse et percer tous les petits trous (des petits trous, des petits trous, encore des petits trous)
Poser les œillets dans les trous

Pour faire l'autre côté du corset, il faut bien aligner les marques de gauche et de droite ou attendre d'avoir fait les trous d'un côté pour les reporter à l'identique de l'autre côté (en gros faut que ce soit symétrique sinon au serrage il va y avoir des mauvaises surprises)

N'oubliez pas de laisser de la marge en haut et en bas pour poser la bordure (1cm)


 Partie V: Les canaux des baleines

Ca y est, enfin, on peut coudre les pièces ensemble pour de vrai !
Alors on fait attention de les prendre dans le bon sens et en voiture Simone !
Quand la couture tourne, on tend bien le tissu, on ralentit pour bien suivre la courbe avec la machine, et surtout on épingle bien les épaisseurs entre elles, le long de la future couture avant de commencer à coudre. On enlèvera les épingles au fur et à mesure.

En fonction de la largeur de vos baleines, dessinez des lignes le long des coutures que vous venez de créer et aussi aux autres endroits qui contiendront des baleines, pour les canaux dans lesquels on les glisse. On prend 2mm de plus en largeur pour être sûr.
Coudre le long de ces lignes.
Enfiler les baleines dans les canaux correspondants. Le corset a enfin une tronche de corset !


Alerte essayage : c'est le moment où jamais de tester votre œuvre pour de vrai avec le ruban pour lacer dans le dos !!

Personnellement, pour les baleines qui sont contre les coutures, je mets une baleine de chaque côté, sauf quand la pièce de tissu est trop étroite. Dans cet exemple, avec seulement 6 pièces, c'est ce que j'ai fait. Pour dessiner les canaux des baleines lorsqu'ils ne suivent pas les coutures (genre en diagonale sur le devant) je me suis inspirée de photos de corsets. L'idéal bien sûr c'est d'avoir un ou deux patrons du commerce !!!


Partie VI: Poser le biais

Le biais ça sert à quoi ?A fermer les bords du corset et accessoirement à faire joli. J'utilise du biais de satin d'une couleur qui contraste avec le tissu ou qui est de la même couleur.
On commence par le coudre sur l'endroit du corset, à la machine. Ca se présente comme un ruban dont les bords sont repliés vers le milieu. Il faut d'abord épingler le biais contre le tissu, en alignant le bord du biais avec le bord du tissu et en épinglant dans le creux du pli. La couture se fait pile poil dans le pli, comme ça :


Ensuite, si le corset est prêt à être terminé, et si on ne compte pas ajouter des rubans ou dentelles ou autres décorations, on peut replier le biais jusqu'à l'envers du corset et l'épingler de l'autre côté. Pour faire plus joli, il faut coudre à la main toute cette partie, au point d'ourlet. Si on le fait à la machine, la couture sera visible sur l'endroit. Au point d'ourlet, on coud le biais sur le tissu intérieur, en prenant soin de ne pas traverser toutes les couches de tissu avec l'aiguille (ça arrive rarement).

Suite et fin au prochain épisode...

9 déc. 2010

Chapitre 6 : Corset Victorien (assez simple)

Les premiers corsets que j'ai fait comportaient 6 pièces et environ 18 baleines. En faisant toutes les erreurs possibles et imaginables, j'en ai tiré quelques leçons qui m'ont permis de progresser doucement mais sûrement vers des formes plus ajustées et plus complexes et un rendu final moins bricolé. 
Voici quelques pistes pour se lancer sans faire trop de bêtises et un résultat plutôt sympa :



Partie I : découper et assembler les pièces

Pré-requis : un patron à votre taille avec la forme qui vous convient (voir chapter five)

Pour faire un corset j'utilise toujours trois épaisseurs pour donner de la rigidité au produit fini et de la résistance aux forces de tensions qui vont s'y appliquer au serrage. Nous avons donc besoin de trois épaisseurs de tissu:
- un tissu tout simple pour l'intérieur (contre la peau donc rien qui gratte!)
- un tissu plus épais style coutil de coton ou toile à matelas pour le milieu (bien résistant)
- un tissu joli (de préférence mais après chacun ses goûts) pour l'extérieur du corset

Il faut donc découper les pièces dans les trois épaisseurs. Plier le tissu en deux à chaque fois pour ne découper que la moitié des pièces et obtenir une symétrie parfaite.





Ensuite, et ceci SANS SE MELANGER LES PINCEAUX, on fait des petites piles, comme on distribue des cartes: l'épaisseur du dessous, puis l'épaisseur du milieu et enfin celle du dessus. On se retrouve avec 6 piles (ou plus) de tissus, qui ont l'air (de loin) d'un corset prêt à être assemblé ! 
Surtout, surtout, surtout : épinglez les tissus de chaque pile pour ne pas en perdre un bout en route !


Partie II: Commander le matériel de combat

Un corset sans baleines c'est comme un flamby hors de son pot : c'est flasque et ça sert à rien. Nous allons donc acheter des baleines en acier (il en existe en plastique mais ça soutient moins) de la longueur désirée ainsi qu'une attache busc qui est l'ouverture du devant.
Si vous avez bien réalisé votre patron, vous avez noté soigneusement les emplacements des futures baleines. Il suffit maintenant de mesurer sur votre joli patron, la taille de chaque baleine ainsi que celle du busc sur le devant. Il existe des baleines acier plates ou spiralées, les spiralées sont plus souples et suivent plus la forme du corps, à vous de voir ce que vous préférez !




Exemple (pour tout le corset, donc c'est multiplié par deux) : 
- busc 5 attaches de 36 centimètres
- sous le busc : 2 baleines de 36 centimètres 
- en diagonale sur le devant : 2 baleines de 38 centimètres 
- entre le devant et le côté : 4 baleines de 33 centimètres
- entre le côté et le dos: 4 baleines de 30 centimètres
- au milieu du dos : 2 baleines de 30 centimètres
- de chaque côté des oeillets du dos: 4 baleines de 32 centimètres

Total:  corset à 18 baleines

Pour commander tout ça, j'utilise le site Alysse créations (cf liens) qui envoie très rapidement les colis.
J'y commande aussi des œillets.

Partie III: Placer l'attache busc

TRÈS IMPORTANT : ne pas coudre quoi que ce soit d'autre avant le busc, sinon c'est foutu ! Je dis ça en connaissance de cause :)

Cette attache est composée de deux partie : l'une avec des clous, l'autre avec des crochets ou des yeux je sais pas comment on appelle ça. Un côté du busc a deux crochets très rapprochés l'un de l'autre : c'est le BAS du busc. La partie avec les clous doit être à gauche du corps et la partie avec les crochets à droite.

1) Pose de la partie à crochets :

- RETOURNER le tissu extérieur endroit contre endroit avec les deux autres tissus : attention on va faire une couture !
- poser la moitié de busc à crochets sur le tissu intérieur et marquer, avec une craie, les emplacements exacts de chaque crochet : on ne coudra pas à ces endroits-là. 



- faire une couture tout au bord des tissus (en laissant environ 3 mm), en interrompant la couture au niveau des emplacements des crochets. On obtient une couture en espèces de pointillés. 



- Remettre à l'endroit les pièces : on obtient une belle couture pour l'extrémité de notre pièce avant droite du corset, interrompue par 5 intervalles. Repasser au fer.
- Insérer le busc dans les intervalles
- Faire une couture le long du busc pour l'emprisonner dans le tissu, ce n'est pas facile car on risque de casser l'aiguille si on tape sur l'acier, mieux vaut y aller très doucement !

2) Pose de la partie à clous

- RETOURNER le tissu extérieur endroit contre endroit avec les deux autres tissus 
- Faire une couture tout au bord des tissus (en laissant 3 mm)
- Remettre à l'endroit les pièces et repasser au fer.
- Poser la moitié de busc à clous le long de la couture ainsi formée.
-  A la craie, tracer la ligne de couture de l'autre côté du busc pour finir de créer le canal dans lequel on le glissera. Coudre le long de ce trait.
- Enfiler la partie à clous dans ce canal, aligner parfaitement les clous avec les crochets de l'autre moitié, si besoin on peut auparavant marquer le futur emplacement des clous à la craie.



- Etape délicate: une fois le busc en place, il faut faire sortir les clous. Avec des petits ciseaux à couture, couper quelques fils du tissu à la pointe de chaque clou, puis, avec les ongles ou des ciseaux, écarter doucement ces fils jusqu'à faire ressortir la tête du clou. Celà évite de trancher franchement dans le tissu au risque de le déchirer.




Suite au prochain épisode !

25 oct. 2010

Chapitre 5 : le patron de corset parfait

Ca y est, vous êtes enfin convaincue qu'un corset super fashion est THE truc qui manque dans votre garde robe, et que VRAIMENT vous n'aurez de repos que lorsque vous aurez fini le dernier ourlet ?

Bien. C'était pas trop tôt.

Faire un corset est un jeu d'enfant. le seul GROS problème c'est de réussir le patron afin qu'il flatte vos formes de façon optimale, donne une taille de guêpe et un cambré parfait. Après de longues et minutieuses recherches sur le nain ternet, j'ai fini par me faire à l'idée que la technique la plus sûre bien que la plus violente pour un patron de corset était celle dite de "l'enroulage dans du gros scotch".
Comme son nom l'indique, on s'enroule bien serré dans du gros scotch afin de produire un moule aux dimensions exactes de son buste. Mieux vaut être 2 pour le faire, mais je m'y suis essayée seule pour éviter un grand moment d'humiliation, et je suis plutôt contente du résultat.




J'ai trouvé une bonne description de la technique sur le merveilleux site suivant (an anglais mais je vais faire un résumé) : waisted.com

1) sacrifier un t-shirt

Oui en fait, on n'enroule pas le scotch directement sur la peau, sauf si vous êtes d'humeur à vous faire une épilation intégrale du nombril jusqu'au cou. Prenez donc un t-shirt ou un débardeur que vous êtes prête à sacrifier, et qui surtout descend bien sur les hanches.

2) faire péter le gros scotch de la mort qui tue

En théorie (mais je le fais jamais) il faut commencer par poser une bande en partant de l'épaule, en passant par l'entre jambe et en remontant sur l'épaule, des deux côtés. Cela crée une tension verticale qui s'opposera à la forte tension horizontale du corset.
Ensuite, on rentre bien le ventre et on essaye de respirer vers le haut, par la poitrine. Tout en gardant le ventre bien rentré, on enroule une première couche de scotch de haut en bas, en serrant bien. On descend assez bas sur les hanches et on remonte assez haut pour couvrir la poitrine.

On continue à enrouler, une seconde couche puis une troisième, en essayant cette fois-ci de vraiment donner au moule la forme que l'on veut pour le corset, en soutenant la poitrine et en aplatissant le gras du bide.

3) dessiner les futures coutures

On découpera les pièces le long de ces marques (qui seront à retracer proprement par la suite) donc il faut réfléchir avant à combien de pièces on veut. J'en fait trois de chaque côté en général, on peut en faire plus.

Dessiner la couture du devant, parfaitement au milieu du corset, à l'aide d'une règle souple ou d'un morceau de scotch vertical.  Demander de l'aide pour la couture de derrière, sinon attendre d'avoir retiré le moule. Tracer aussi la marque de la taille.
Dessiner les coutures sur les cotés, en les espaçant également. J'ai fait ça un peu au pif la première fois genre "oh tiens ici ça devrait être joli" et comme ça rend bien je continue comme ça.
J'avais regardé beaucoup (beaucoup) de photos de corsets sur des sites de corsetières dont le travail me fera toujours baver d'admiration, et j'avais essayé de noter les emplacement des coutures.

4) se démouler

Si vous respirez toujours, bravo, vous pouvez maintenant retirer cet instrument de torture. Le plus simple : une paire de ciseaux résistants et aiguisés, et hop, on découpe le long de la couture du devant, le t-shirt et le scotch ne font plus qu'un. Essayez de couper droit, on s'est pas cassé le cul à tracer une belle couture bien droite pour tout fiche en l'air maintenant.

5) tout bien numéroter

Des pièces de corset, ça se ressemble, il ne faut pas les mélanger ni oublier où est le haut et où est le bas. Numérotez minutieusement les pièces, notez le nom de chacune (devant, côté (1,2...), dos), dessinez une petite flèche pour indiquer dans quel sens orienter les pièces, ou écrivez "haut" et "bas" dessus.

6) transférer le patron à plat

Il faut à présent "aplatir" chaque pièce préalablement découpée, et dessiner son contour sur une feuille de papier ou du tissu, afin de créer le véritable patron à partir de ce moule. Ce n'est pas évident, mais en persévérant on arrive à tout ! On inscrit toutes les infos et tous les numéros sur le nouveau patron, toujours pour ne pas perdre le fil. C'est aussi le moment de redessiner les contours comme on le souhaite, la forme du décolleté, les lignes du haut et du bas du corset, les coutures centrales bien droites à la règle...

Update: j'ai oublié de préciser un truc super important. Pour les pièces du dos, qui porteront les œillets, il ne faut pas leur laisser leur longueur initiale bien sûr ! Il faut raccourcir ! Selon si vous souhaitez que le laçage soit très apparent ou non, laissez 10 à 20cm d'ouverture dans le dos avant serrage. Le mieux pour pas se planter c'est (encore une fois) de faire un brouillon avant, ou d'avoir un mannequin de couture à ses mesures.


7) premier essayage et premières retouches

Si on épingle les pièces du patron ainsi créé les unes avec les autres, on obtient un premier brouillon du futur corset, cela permet de voir si la forme générale nous plait, et éventuellement de faire des retouches. Bien sûr, ça ne donne PAS DU TOUT la forme qu'un vrai corset baleiné peut donner, mais ça donne une première idée.




Voilàààààà vous avez à présent entre les mains le "patron parfait"... hem... enfin en théorie.


 Very sexy, isn't it ?


suite au prochain épisode !

1 oct. 2010

Chapitre 4: Le Corset - Un peu d'histoire...

Lorsqu'on décide de se lancer dans la création d'un corset d'inspiration victorienne, mieux vaut se renseigner sur l'animal avant. Petit rappel historique (promis ça sera pas chiant).

Au XVIème siècle, la grande mode c'est la taille fine et la poitrine plate (surtout chez les anglais). Pour se donner la taille mannequin, la gente féminine avait donc recours à deux stratagèmes : se raccourcir la taille engoncées dans des corsets très serrés de forme triangulaire sur le devant et baleinés d'os, de bois ou de paille; et puis porter de grandes robes à crinoline qui amplifient la finesse de la taille.

 Exemple : Cate Blanchett, toujours aussi resplendissante
dans Elizabeth the golden age.




Au XVII et XVIIIeme siècles, très légères évolutions mais la forme plutôt triangulaire est toujours à la mode

Kirsten Dunst alias Marie Antoinette
Ici elles ont des paniers à droite et à gauche des hanches

Au XIXème siècle : c'est l'apparition du corset long victorien, qui couvre toute la poitrine et descend jusque sur les hanches en accentuant les courbes et en réduisant la taille. Les filles se serraient le bide au maximum, en essayant que leur tour de taille à leur mariage ne dépasse pas 2 fois leur âge (environ 50cm pour des filles de moins de 25 ans). Cela faisait remonter tous leurs organes dans leur cage thoracique, avec les effets qu'on imagine (on ne dit plus "j'ai l'estomac dans les talons" mais plutôt "j'ai l'estomac dans les poumons"). Pour éviter la honte sur la famille, les mères serraient les petites filles dans des corsets dès leur jeune âge, on grandissait donc en forme de sablier... merci maman !!

 Nicole Kidman dans Moulin Rouge
Il n'y a pas à dire, elle le porte bien...





Belle époque : là ça devient n'importe quoi, le corset descend parfois jusqu'au milieu des cuisses donc on ne peut plus s'asseoir et la moitié du corps est tout rigide !! La forme est très cambrée, ça te casse le dos en deux c'est fort sympathique.




XXème siècle, années 1920, la mode est à la planche à pain, le corset se transforme en gaine tubulaire qui aplatit tout sur son chemin...



Au final, quand on y réfléchit, de tous temps, les femmes se sont données la silhouette qu'imposait les canons de la beauté de l'époque à laquelle elles vivaient, nous faisant ainsi croire qu'elles étaient foutues différemment. Mais en fait, pas du tout, elles s'emballaient juste dans des corsets et des crinolines !


De nos jours, bien que nous ayons retrouvé la liberté de nos corps et que plus rien ne vient s'interposer entre nos chers bourrelets et le monde extérieur, le corset revient à la mode. Non plus comme un sous-vêtement (enfin si aussi mais dans un autre contexte) mais à porter comme THE truc trop classe à faire péter en soirée ou à la garden party de Jude ou Brad.

Rendez-vous au prochain épisode, pour la première étape de la construction d'un corset : la conception du patron parfait !

23 sept. 2010

Chapitre 3 : La Robe Médiévale


Pré-en-bulle

En bonne geek qui se respecte, et pour commencer avec une réalisation toute simple mais qui envoie du pâté : fabrication d’une robe médiévale d’inspiration Lord of the Rings et autres récits fantastico-elfico-épiques.
Cette robe peut s’adapter selon les goûts de chacun, avec ou sans manches, avec ou sans traîne, en laine toute simple ou en velours chatoyant. Tout dépend si on veut ressembler plutôt à une princesse elfe, à une magicienne ou à une paysanne du lac de Paladru.

Le patron que j’ai utilisé c’est le McCall 4491. Il en existe bien d’autres, vous pouvez en choisir un autre, je le prendrai pas personnellement (quoi que). Pour la robe toute simple sans manches, qu’on peut porter avec une chemise ou un haut en dessous, il faut seulement 5 pièces ! Alors je vois mal quelle excuse pourrie vous pourriez trouver pour ne pas essayer. « Je sais pas coudre » n’est pas une raison valable.


4 options: zéro manches, petites manches, 
manches courtes, manches immenses


Matériel nécessaire :

  •    Le patron
  •    Les 4 ou 5m de tissu
  •    Une machine à coudre
  •    Du fil de la couleur du tissu
  •    Des ciseaux qui coupent
  •    Des épingles à couture
  •    Un cerveau
Coudre les pièces ensemble

Admettons que vous ayez déjà découpé les pièces du tissu comme expliqué dans le chapitre 2. Attention ici je parle d'une version hyper simple sans les manches, pour faire les manches aussi lisez la partie sur les manches avant de faire des finitions !!!

Vous avez donc devant vous cinq pièces : le devant, les côtés et les deux parties de l’arrière. Si vous avez plus de 15 de QI, vous remarquerez que les pièces se ressemblent beaucoup, on dirait même que si on les met côte à côte elles s’emboitent parfaitement. En effet Micheline, elles sont faites pour s’emboiter !



On attrape donc la pièce du devant et une pièce du côté, et on aligne parfaitement les bords. Si le tissu est identique recto verso, on se fiche du sens. Si le tissu a des motifs ou un côté « joli » et un côté « moche » comme du velours par exemple, il faut aligner les pièces endroit contre endroit. On travaille toujours sur l’envers pour faire des coutures !

Quand c’est tout bien aligné, on épingle. Ça veut dire : on prend des épingles à couture et on s’en sert pour attacher les pièces ensemble 2 par 2, endroit contre endroit, à intervalles de 5cm environ ou comme bon vous semblera.

Enfin, attention les yeux : on passe sur la machine à coudre ! Comment attacher le fil sur une machine devrait figurer dans le mode d’emploi sinon on fera une note à ce sujet plus tard. On pose donc notre future couture sous l’aiguille de la machine, en tenant le tissu bien droit. Ensuite, il faudra retirer les épingles au fur et à mesure qu’on coud, sinon on risque de tout péter en cousant sur les épingles !
Et voilà une couture de faite ! On remet ça pour toutes les autres pièces, en les cousant dans le bon ordre si possible (le devant avec les côtés puis les cotés avec l'arrière et enfin l'arrière ensemble) et au final on obtient un truc qui ressemble à une robe, à l’envers avec des coutures partout.

On « ouvre les coutures » avec un fer à repasser pour bien les aplatir au milieu, on recoupe les coutures si trop de tissu en dépasse, et on retourne l’œuvre d’art afin de l’essayer.




Attention aux repères qui signalent les endroits où stopper la couture, notamment dans le dos, où on ne coudra que jusqu’à mi-hauteur, avant la fermeture éclair (hérésie) ou le laçage. Ils sont signalés par des cercles sur le patron, à reporter fidèlement sur le tissu.

Le truc informe qu'on obtient après coutures, ici avec manches
courtes puis manches longues


Finitions et décorations

Pour la forme du décolleté, on peut la changer, ovale, carrée, large ou plus petite.

Les finitions : fermer les bords bruts. En bas de la robe, il faut faire un ourlet, en repliant le tissu une ou deux fois afin de créer une petite bordure et cacher le bord brut qui s’effiloche. Commencer à le former en maintenant avec des épingles puis repasser la pliure, l’ourlet tiendra mieux pendant le passage à la machine à coudre. Idem pour les bords au niveau des bras et de l’encolure, on fait un tout petit pli et on coud.



Enfin, la touche de déco finale qui transforme un simple bout de tissu en robe fabuleuse : les galons et les décorations ! Un galon est une bordure décorative, qui peut être de toutes les couleurs, avec tous les motifs, en fil d’or ou d’argent, avec des broderies, des entrelacs, etc. On en met notamment tout autour  de l’encolure,  au bout des manches quand il y en a, et pourquoi pas tout autour de l’ourlet en bas de la robe.  En gros customisez tout ça à votre sauce !

 Galon métallique sur encolure carrée - Galon métallique entre manche courte 
et extension longue - Galon métallique au bord de la manche longue


On complique l’affaire avec des manches !

Et oui pour pouvoir jouer les jeunes elfes effarouchées, mieux vaut avoir des grandes manches démesurées, ça rajoute à l’effet dramatique. Le plus joli c’est de prendre un tissu différent pour les longues manches, encore une fois, pour l’effet dramatique.

Pour les manches : 6 pièces en plus :
  •    Deux petites manches
  •    Deux goussets (pièce en losange pour lier la manche au reste de la robe)
  •    Deux graaaaaaaandes manches
Deux options : coudre seulement les manches courtes ou coudre les courtes et les extensions.

 Manche longue après découpe

Pour coudre une manche, c’est chiant parce que ça tourne. Mais fort heureusement les machines à coudre ont un système pour ça : on déboite le fond et pouf : il reste un cylindre au milieu autour duquel poser la manche !
Alors, on fait marcher son ciboulot pour déterminer comment poser la manche endroit contre endroit,  par-dessus l’épaule de la robe. On épingle le tout, on vérifie trois fois qu’une fois tout remis à l’endroit, la manche sera bien dans le bon sens, on enfile la manche sur le cylindre de la machine à coudre, et on fait une couture tout simplement.



Ensuite, on retourne la robe et on se rend compte qu’il faut tout découdre car la manche est montée à l’envers (couture à l’extérieur) et qu’on s’est trompé, donc  on recommence.

(La manche aura été préalablement fermée par une couture pour devenir cylindrique… cela va de soi)

On pose les jolis galons/bordures/machins qui brillent au niveau de la séparation manche courte/manche longue d’elfe, afin de cacher la couture et de contraster entre les différents tissus, et on fait l’ourlet final de la longue manche, en ajoutant là aussi un galon si on veut.

Le pire de tout: la fermeture arrière !

Dans ce modèle, la fermeture est composée de deux rangées d'œillets avec un ruban pour lacer le tout. Joli mais pénible à poser. Je vous le dis tout de suite, n'essayez pas de poser les œillets avec le machin en plastique livré dans toutes les boites d'œillets. Ça ne peut pas finir bien ! Investissez plutôt une dizaine d'euros dans une "pince pose œillets". Croyez moi, ça change la vie, et on peut trouyoter du tissu à tout va sans s'éclater les doigts, les œillets et la robe avec. Dans ce modèle également on ne pose pas les œillets à même le tissu. On fabrique deux petites bandes de tissu, on pose les rangées d'œillets dessus, puis on coud les bandes de chaque côté de la fermeture du dos.

 Sur ce (mauvais) exemple, on voit les deux bandes de tissus avec les oeillets dessus.
Les oeillets ont été douloureusement posés avec le machin en plastique (plus jamais)
et ils sont trop éloignés les uns des autres. Le lacet est moche mais c'était juste pour
faire un essai...


Pour résumer, si tout s’est bien passé, si vous n’avez pas craqué votre slip et bouffé la boite d’épingles et la robe avec, ça devrait ressembler à ça :

 Version rouge et noire avec velours rouge et soie noire, ceinture, boutons décoratifs et galons.
Galon large avec fils métalliques: Calontir trims
Tissus: Toto (velours) et marché saint pierre
Boutons en forme de fleur d'or avec perle noire cousus au centre pour fixer.


  Version coton violet et manches en polyester transparent, galons en fil doré métallique. 
Galon large 'dentelle d'or': Mokuba
Tissus: Marché saint Pierre